L’optimisme

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Comment cultiver l’optimisme dans les organisations pour garder une dynamique positive et affronter les crises successives de manière plus agile ?
Rayonner l’optimisme en entreprise ne s’improvise pas mais la volonté de changement permet d’y arriver. Partageons quelques conseils ou pratiques pour cultiver cet optimisme.


J’ai envie de vous raconter un bref échange que j’ai eu il y a quelques semaines avec mon fils Jérôme qui travaille dans une multinationale ici en Suisse et qui m’a dit que quand il arrive au bureau le matin, il posait souvent cette question banale à son manager : How are you doing this morning Thomas ? Son manager lui répond très souvent avec enthousiasme : I’m fantastic Jérôme! Mon fils m’a partagé qu’à chaque fois qu’il entend cette réponse dite avec enthousiasme, il ressent une forte énergie qui le booste pour la journée.
Alors quand Céline et Sylvie m’ont proposé de faire une causerie en ce début d’année dans le cadre du programme Leader éveillé, j’avais envie de vous parler de l’optimisme.

Une compétence précieuse


Parce que c’est une compétence très précieuse et trop rare que tout le monde peut acquérir et développer. Et que plus que jamais dans le monde turbulent que nous traversons en ce moment avec les crises successives, les mauvaises nouvelles qui nous submergent nous en avons grandement besoin !
Développer notre optimiste est à la base de notre courage à oser et parallèlement cela renforce notre confiance en nous.
De plus, plusieurs études récentes notamment en psychologie positive, nous démontrent que l’optimisme est aujourd’hui reconnu comme l’une des compétences essentielles des équipes performantes.
Alors si nous commencions cette nouvelle année avec cette résolution de cultiver notre optimisme !
Devenir optimiste ne veut pas dire que nous ne pouvons plus vivre nos doutes, nos peurs, nos émotions désagréables, il est essentiel d’accueillir ces émotions chez nous et de pouvoir aussi accueillir ces émotions chez nos collaborateurs en tant que leader.
L’idée n’est pas de forcer les gens à sourire, pas de positivisme à tout prix !

Mon propos n’est pas non plus de dire que la vision pessimiste doit être proscrite. Cette vision permet de mettre en évidence les points d’alerte. Cette vision sceptique peut être utile dans le processus d’animation de résolution de problèmes. Mais l’idée c’est qu’elle ne soit pas généralisée. C’est une question d’équilibre, qui demande de cultiver la diversité.
L’optimiste va s’appuyer sur le positif pour dépasser le négatif.
Et non, l’optimisme ce n’est pas être bisounours et se dire que tout va bien dans le meilleur des mondes. Ce n’est pas être naïf ou l’imbécile heureux de service. Ni être un utopiste qui a des idées irréalistes.

Mais alors, vous me direz : c’est quoi l’optimisme ?


C‘est vraiment un état d’esprit qui consiste à prendre les choses du bon côté, d’imaginer une issue favorable et de tout faire pour y parvenir. Et de se dire que tout ce qui nous arrive, les bonnes et moins bonnes choses ont un sens et vont nous permettre de progresser.
L’optimisme nous vient du latin « optimus » qui signifie le meilleur. Être optimiste c’est donc voir le meilleur en soi et dans les autres, tirer le meilleur de chacun, espérer et s’attendre au meilleur. C’est avoir la capacité en cas de coup dur, d’encore voir les choses qui vont bien et de s’appuyer dessus.
C’est cette attitude qui consiste à appréhender les difficultés et les incertitudes de façon à la fois positive et active. L’optimisme va surtout se matérialiser dans les moments de difficulté et d’incertitude. Quand tout va bien, il n’y a pas de mérite à être optimiste.
On pense souvent que l’on est soit optimiste, soit pessimiste comme si c’était un fait ou un comportement inné, oui il semblerait qu’il y ait une part de génétique mais la psychologie positive a aussi démontré scientifiquement que c’est aussi une compétence que l’on peut développer. Vous pouvez donc décider à tout moment de devenir optimiste. Comme le dit Catherine Testa dans son livre : Osez l’optimisme, c’est une décision que l’on prend avec soi même et qui comme tout nouvel apprentissage va nous demander des efforts et de la discipline pour changer nos habitudes. L’optimisme ne peut pas être forcé. Pour développer l’optimisme dans son organisation ou son équipe, il faut être convaincu.

Un travail sur soi

Devenir optimiste demande généralement un travail sur soi. C’est la première chose à faire avant de vouloir répandre l’optimisme dans son entreprise. Pour cela, nous devons changer nos habitudes mentales et supprimer ou prendre le contrôle de celles qui sont toxiques. Lutter contre le biais de la négativité. L’évolution nous a en effet programmés pour nous concentrer sur ce qui ne va pas – voir les dangers, nous attarder sur nos erreurs et donner plus de temps à nos peurs qu’à nos espoirs et à nos rêves. Et pourtant, une vision aussi négative peut nuire à notre bien-être mental et émotionnel et nous empêcher de mener une vie épanouissante que nous méritons.
Lorsque nous sommes en train de tourner en boucle sur ce qui ne va pas, cherchons à penser à ce qui s’est bien passé. Pensez à la méthode des three good things de Martin Seligman ou les 3 kiffs de Florence Servan Schreiber, le soir avant de vous endormir pensez à 3 choses plaisantes, cet exercice va vous aider à focaliser votre attention sur des événements positifs.
Même en entreprise c’est une pratique à encourager. Certains managers que j’ai formés ou accompagnés instaurent des petits rituels de partage des points positifs, par exemple dans les météos de leur réunion hebdomadaire : qu’est-ce qui vous a donné de l’énergie la semaine dernière ou qu’est-ce qui vous a fait particulièrement plaisir ? Notre cerveau ne fonctionne pas de la même façon selon notre état d’esprit. D’où l’importance d’être dans un état d’esprit positif avant de faire une réunion importante. Ce rapide échange sur les points positifs met l’équipe dans une énergie positive, qui est beaucoup plus créative. Et nous savons que la créativité est nécessaire pour aborder les situations complexes.
Comme je vous l’ai dit l’optimiste va au-delà d’une pensée positive face à une situation critique. Ce qui le caractérise aussi c’est l’action qui s’en suit. L’optimiste est avant tout une personne qui sort de l’immobilisme, qui cesse de ruminer une situation en passant à l’action. C’est Pablo Picasso qui disait :« L’action est la clé fondamentale de tout succès. »

Les 5 caractéristiques du leader optimiste

Qu’est ce qui caractérise un leader optimiste ? Voici cinq caractéristiques qui distinguent les leaders optimistes et qui leur permettent d’avoir l’impact désiré en période de turbulence pour des équipes plus engagées et plus agiles.

Ils ont confiance en eux, font et donnent confiance
– Après tout rien de grand ne peut se faire sans espoir ni confiance, l’optimisme c’est avant tout avoir confiance en soi et en l’autre.
Commencer par se dire que c’est possible… Tous les grands leaders de ce monde comme Gandhi, Mandela, Soeur Emmanuelle et beaucoup d’entre vous chers leaders y ont cru pour réussir à faire évoluer notre monde, nos entreprises. Ne dit-on pas : qui ne tente rien, n’a rien ! Oser rêver !

  • Un optimiste croit en ses rêves et se met en action pour tenter de les réaliser. Il sait que ça vaut la peine d’essayer et qu’il a une chance de s’en rapprocher juste parce qu’il y croit ! Il y a une phrase que je partage souvent avec les leaders que je coache : Essayer c’est déjà réussir !
  • Nous pouvons créer le monde que nous imaginons comme l’a dit Gandhi « Sois le changement que tu veux voir dans le monde »

Travailler son optimisme commence par travailler sur soi, à apprendre à s’aimer, à reconnaître ses forces et ses atouts, être fier de ses réussites, être capable de recevoir des feedback d’appréciation, des compliments. Ceci va contribuer à renforcer votre confiance en vous.

Un leader optimiste ose aussi être vulnérable, il reconnaît et partage aussi ses erreurs, ses doutes et ses incompétences. Il ne cherche pas à être un superman ou une superwoman, un héros, une machine de guerre sans émotions. Et surtout, il ne se compare pas aux autres.
Pour obtenir la confiance de ses collaborateurs c’est indispensable d’être honnête et transparent mais aussi d’être clair dans ses attentes et tenir ses engagements !

Ils savent écouter.

N’oubliez pas chers leaders, comme le disait Goethe « Parler est un besoin … écouter est un art ! » Entraîner son équipe dans l’optimisme demande beaucoup d’échanges pour mieux comprendre l’autre, et mieux avancer. Comme bien souvent quand il s’agit de motiver une équipe, il est nécessaire d’alterner une communication collective et individuelle. Collective pour préciser la stratégie, rassurer, répondre aux inquiétudes. Et individuelle car toutes les personnes n’ont pas le même degré d’optimisme, et certaines ont besoin de plus d’accompagnement.

Offrir une écoute active et empathique lorsque l’autre s’exprime, c-à-d écouter les mots mais aussi les émotions et les reformuler pas juste dire « je comprends »

Savoir décortiquer les émotions, les besoins, les intentions et les enjeux en posant des questions ouvertes.

Être dans l’acceptation et la curiosité afin d’éviter de juger et de blâmer.

Valoriser un vrai temps d’échanges avec chacun de vos collaborateurs pour s’assurer de bien comprendre les nuances et différents points de vue, pas juste « la porte ouverte » un vrai moment de partage.

Accueillir avec un vrai bonjour, accepter et offrir du silence.

sont orientés vers les relations

  • Créer et bâtir des relations, ce qui amène à s’intéresser sincèrement aux autres.
  • Aimer découvrir les personnes et identifier leurs forces. Aller luncher avec vos collaborateurs et oser parler d’autre chose que boulot, qu’est-ce qui les passionnent ? quelles sont leurs valeurs ?
  • Un comportement optimiste crée un climat qui favorise la contribution individuelle et collective en installant un climat de sécurité psychologique. Le droit à l’erreur sans réprimande, on apprend plus de nos erreurs que de nos succès. Quand votre collaborateur a fait une erreur, posez lui la question « Comment cette expérience t’a-t-elle rendu plus prêt et mieux équipé pour relever des défis similaires à l’avenir ? » Même les moments les plus difficiles peuvent mener à des résultats positifs. Aidez votre collaborateur à réfléchir à ses expériences difficiles en lui posant cette question.
  • Démontre de la reconnaissance par des gestes simples, authentiques et spontanés. Ils offrent du feedback régulièrement avec un peu plus de feedback d’appréciation que de feedback de développement

Ils dynamisent et stimulent

  • Leur énergie et enthousiasme sont contagieux. C’est un leader qui arrive le matin avec la banane sur 10h10 et non sur 08h20 ! Ils donnent envie de passer à l’action, d’oser le changement. Nous devons garder à l’esprit que l’optimisme se transmet, il est contagieux tout comme le pessimisme. Il se transmet par la communication comme nous venons de le voir, mais aussi par la communication non verbale : ce que nous montrons.
  • Par leur communication positive dites plutôt « c’est bien que ce n’est pas mal » par exemple.
  • Les leaders optimistes incitent au développement de soi et au dépassement des équipes. Ils savent que « penser positivement » est un moyen pour attirer à eux ce qu’ils veulent dans leur vie. Ils visualisent leurs objectifs et toutes les étapes pour y arriver, tous les obstacles, et les solutions pour les surmonter comme les grands sportifs. Ils voient des ouvertures quand d’autres voient seulement des portes fermées.
  • Ils donnent le goût d’apprendre, d’élargir ses horizons et de se former de manière continue en donnant l’exemple. Le surplace n’est pas une option pour eux et elles. Ils encouragent à sortir de sa zone de confort pour découvrir et créer. Ils ont développé leurs capacités à faire réfléchir leurs collaborateurs en leur posant des questions ouvertes qui font avancer, en les challengeant pour les faire évoluer.

Ils savent dédramatiser et s’appuyer sur l’intelligence collective

  • Ils ont développé des méthodes pour détresser comme la cohérence cardiaque ou la méditation et sont capables de garder leur calme dans la turbulence, de contrôler leurs impulsions. L’optimisme est à la fois une force et une compétence qui contribue à renforcer notre intelligence émotionnelle.
  • Ils utilisent l’humour comme outil pour recadrer et faire avancer.
  • Ils désamorcent le commérage et brisent les silos en favorisant l’intelligence collective.

Pour surmonter les crises, notamment la crise sanitaire, des dirigeants optimistes ont réunis tout le monde autour de la table afin de trouver des solutions. S’ils avaient sombré dans le pessimisme, ils auraient eu beaucoup plus de difficultés à affronter la crise. Cela a été l’opportunité de mettre en place de l’agilité dans l’organisation.

En Conclusion, l’optimisme…Une compétence essentielle à développer et partager … “L’optimisme est la voie du succès.” Helen Keller L’idée est d’adopter une perspective réaliste mais positive, pour devenir plus optimistes et motivés pour créer des vies où nous nous épanouissons. L’optimisme nous rend plus résistant au stress, plus résilient et en meilleure santé. Des études ont montré une amélioration de l’espérance de vie de plus de 10 ans chez les optimistes alors rappelez-vous…

  • Développer la confiance en soi et dans les autres.
  • Ecouter les mots mais aussi les émotions sans jugement
  • Être orienté relation en créant de vrais moments d’échange réguliers et un climat de sécurité psychologique (droit à l’erreur)
  • Dynamiser avec une énergie positive et stimuler en donnant le goût d’apprendre
  • Dédramatiser avec humour et utiliser l’intelligence collective


Et le secret c’est de passer maintenant à l’action en osant changer certaines de vos habitudes, avoir le courage de mettre en place progressivement des nouvelles petites routines qui vous parlent, qui répondent à vos besoins en ce moment. Chercher à mettre en oeuvre régulièrement par exemple soit plus d’écoute, d’énergie positive dans vos comportements, de renforcer et communiquer sur la mise en place d’un climat de sécurité psychologique mais aussi et surtout je vous encourage à travailler sur vous, sur vos forces et vos faiblesses. Ce n’est pas une chose aisée et c’est toujours plus facile de le faire en échangeant avec une personne.

Un coach peut vous accompagner sur ce chemin, en individuel, et également en équipe pour apprendre à l’équipe à créer des moments propices à ces échanges, en toute bienveillance. En vous attelant chers leaders à faire rayonner votre optimiste, vous vous engagez dans une démarche d’amélioration continue. Nous sommes tous et toutes ces artisans d’un monde plus enthousiasmant et plus généreux. Alors osez, ayez le courage de mettre en place ces nouvelles habitudes et surtout prenez en du plaisir.

Carole Warlop