Comment gérer son boss…

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Comment gérer son boss…

 « Vers de meilleures relations, sans manipuler… »

Comment gérer son boss quand il semble à côté de la plaque et joue mal ou insuffisamment son rôle? Le patron parfait n’existe pas. Et pourtant, il influe considérablement sur le cours de votre trajectoire professionnelle, mais aussi sur la manière dont votre journée va se dérouler, et donc sur votre satisfaction et sur votre niveau de stress. Il a ce pouvoir de vous accorder ou vous refuser des vacances, de vous confier un travail intéressant ou rébarbatif, de vous assigner un collaborateur que vous n’appréciez pas,…et bien d’autres choses encore.

La manière…

La manière dont il va s’adresser à vous ou à vos collègues, la vitesse à laquelle il va répondre à vos questions,  sa disponibilité, la clarté de ses instructions, sa tendance à venir mettre son nez dans vos responsabilités opérationnelles sont autant de situations qui auront une grande influence sur votre perception d’avoir un bon « chef » ou pas.

Mais quelle que soit la réponse à cette interrogation, votre boss reste votre boss. Vous êtes probablement tenu de collaborer au moins pour un petit temps avec lui, et vous lui devrez une certaine forme de loyauté ou d’obéissance. Si vous avez le bonheur de collaborer avec un patron motivant, qui vous soutient et vous confie des tâches intéressantes, construire une relation avec lui n’est pas un grand effort. Mais si on vous a imposé quelqu’un de peu expérimenté, peu communiquant ou carrément abrasif, vous devrez probablement acquérir quelques compétences pour rendre votre collaboration au mieux fructueuse, au pire vivable. 

L’esprit de collaboration

Gérer son boss c’est d’abord travailler avec lui pour obtenir les meilleurs résultats possibles à la fois pour vous, pour lui et pour votre entreprise. Il s’agit de bâtir une relation empreinte de compréhension, d’assertivité, et d’esprit de collaboration entre deux êtres humains qui ont chacun leur personnalité et leurs manières de voir et de vivre les choses. Cela s’apprend.

Qu’avons-nous alors besoin d’apprendre pour vivre cette relation de manière sereine et productive? Tout d’abord, même s’il est votre supérieur, il n’est pas le seul à devoir déterminer la nature de vos relations et de votre coopération. Vous avez aussi votre mot à dire. Madeleine Laugeri parle de « contrats de mission » : votre patron a la possibilité (voire le devoir) de préciser ce qu’il attend de vous en termes de tâches à accomplir : c’est le contrat descendant. Mais vous avez aussi la possibilité de faire remonter des éléments  pour lui faire comprendre ce dont vous avez besoin pour bien fonctionner. A l’image de votre besoin de savoir comment il fonctionne, vous avez aussi la possibilité de lui faire savoir comment vous souhaitez collaborer avec lui.

Quel style de management

Cherchez ensuite à davantage le connaître : quel est son style de management préférentiel ? Qu’est-ce qui le met sous stress ? De quoi souhaite-t-il être maintenu au courant pour se sentir rassuré quant à vos responsabilités ? Mettez cela en perspective avec vos besoins. Cherchez les intérêts communs tout en relayant les questions d’ego à l’arrière- plan. N’oubliez pas que si vous entendre avec votre boss est crucial pour vous, lui peut avoir plusieurs autres relations à gérer, et la vôtre n’est peut-être pas au top de sa liste.

Acceptez donc que votre boss est votre patron. L’ignorer ne pourra que vous jouer des tours. Même s’il a été victime du « principe de Peter », c’est-à-dire qu’il a été promu à son niveau d’incompétence, cherchez plutôt à contribuer à ce qu’il devienne compétent, plutôt qu’à vous lamenter sur son incompétence. 

Autorisez-le à faire des erreurs : c’est plutôt le signe qu’il prend des initiatives, et après tout, qui n’en fait pas ? Le critiquer en aparté est souvent  tentant, mais jamais utile, si ce n’est pour soulager un trop plein de frustrations.

Enfin, aidez-le à rester informé sur les sujets, projets et changements qui ont une influence sur les résultats ou les processus de l’unité sous sa responsabilité.    

Ces principes ne sont pas toujours applicables avec des dirigeants connus pour être abrasifs, c’est-à-dire relationnellement déficients même s’ils peuvent être intellectuellement brillants.  Dans ce cas de figure, le coaching peut leur être certainement utile pour prendre conscience de la souffrance qu’ils suscitent ; un accompagnement du collaborateur peut aussi s’avérer salutaire pour clairement délimiter ses frontières émotionnelles pour ne pas se laisser affecter par le style agressif de leur supérieur et acquérir quelques compétences pour asseoir leur assertivité.   

Philippe Vaneberg

Carole Warlop