L’ÉGO, CET AUTO-SABOTEUR
Sommes nous conscients de notre Ego?
Nous possédons tous un égo et une identité. Toutefois, nous sommes rarement conscients que notre Ego peut nous faire obstacle, voire même nous saboter.
Une des éditions précédentes de MT Magazine s’est consacrée au test ennéagramme qui permet d’identifier notre identité ainsi que les différents types de personnalité. Une typologie d’identité ennéagramme est une manière de regrouper des perceptions de soi et, par conséquent, de mieux réaliser véritablement son ‘soi’ et les traits de L’égo.
Cette division se base non seulement sur notre comportement (la manière dont je me présente au monde) mais aussi, et surtout, sur nos motivations (qu’est-ce qui fait que je me présente ainsi au monde). Dans ce monde VUCA (Volatile, Uncertain, Complex, Ambiguous) en perpétuel changement, se faire une image plus claire de sa conscience et de la force de son égo n’est pas un luxe inutile. Et c’est précisément là que le bât blesse et que l’égo semble nous freiner’, explique Marleen Boen.
LA PREMIÈRE ÉTAPE CONSISTE À SAVOIR CE QUE L’ON VEUT
Une bonne manière de cerner son égo est de savoir ce que nous souhaitons réaliser. Ceux qui y réussissent sont sûrs d’eux-mêmes et osent aller de l’avant. Ils savent ce qui est important pour eux, ce qui leur convient, etc. Pourtant, l’égo n’est pas si évident à cerner. Lorsque je demande à mes coachés ce qu’ils souhaitent réaliser dans leur vie, je ne me réfère bien sûr pas aux réalisations matérielles (chiffres d’affaire, croissance de l’entreprise, évolution professionnelle, …). Ce que je cherche à comprendre, c’est en quoi ils feront la différence. Et il n’est pas évident de le savoir. ’Si répondre à cette question vous semble difficile, demandez-vous quel souvenir vous aimeriez laisser si vous deviez décéder dans les 6 prochains mois. Aimeriez-vous que les autres se souviennent de vous comme une personne inspirante, intrigante, rebelle, décisive ou encore incarnant la bonté même ? Tous ces aspects sont, en effet, possibles.
La confrontation à nos limites nous mène à éliminer le superflu de notre pensée. Si vous devez y réfléchir plus d’une minute, c’est que vous n’êtes pas entièrement conscient de la poursuite de votre vous.
L’ÉGO EST BIEN PLUS QUE LE FAIT DE SE VANTER
Plus vous vous connaissez, plus vous pouvez utiliser la force de votre égo. Cela dit, il est regrettable que l’égo possède une telle connotation négative. Un égo n’est pourtant rien de plus – mais également rien de moins – que la manière de présenter notre identité au monde. Se connaître soi-même et s’exprimer peut se faire de différentes manières (correcte, moyennement correcte et mauvaise). Généralement, il semble que nous prenons principalement en considération la mauvaise forme de présentation et assimilons l’égo à l’arrogance et au fait de se vanter. L’égo et l’image de soi sont pourtant liés et il existe de nombreuses manières correctes de s’exprimer au moyen de la force de notre égo. La force de l’égo nous permet de nommer consciemment nos idéaux, ce qui importe à nos yeux, nos valeurs et convictions, et ce qui nous freine. L’absence de force d’égo, quant à elle, complique la délimitation des frontières.
TIREZ-VOUS DONC UNE BALLE DANS LE PIED
Une force d’égo insuffisante est l’expression évidente d’un auto-sabotage. Le mot ‘sabotage’ est, d’ailleurs, un mot lourd de sens et il ne plait pas à tout le monde. Le sabotage se réfère, effectivement, à un acte intentionnel et, par conséquent, nous porte responsables. Et cela ne nous plait pas du tout. Il nous semble, en effet, si facile d’imputer la faute de nos propres échecs aux autres.
Les excuses avancées sont généralement ‘ILS ne nous ont laissé aucune chance’ ou ‘ILS (partenaire, entreprise, organisation) étaient contre moi’. Tout le monde peut, bien sûr, viser son bonheur, toutefois celui-ci ne détermine pas tout. Je constate que de nombreuses personnes préfèrent se saboter plutôt que prendre la responsabilité de leur propre bonheur, opportunité, joie de vivre et comportement. Le sabotage représente toujours une nuisance de vous-même, de votre potentiel, de votre force d’égo, de votre confiance en vous et de votre estime, ce qui donne lieu à des frustrations.
Cela dit, nous n’en sommes pas conscients. L’auto-sabotage se fait principalement de manière inconsciente et se base sur la méconnaissance des propres talents ou de la peur de l’inconnu. Par conséquent, la faiblesse de l’égo recherche le confort. Cela revient à se tirer une balle dans le pied, se paralyser, se sentir ensuite indigné de ne plus pouvoir marcher, et ne plus (vouloir) se souvenir être à l’origine de l’acte.
DÉMASQUEZ VOTRE PROPRE SABOTEUR…
Pour être tout-à-fait honnête, nous pratiquons tous parfois l’auto-sabotage. Lorsque nous ne nous fixons pas nos propres limites et que nous préférons rester dans notre zone de confort, nous nous convertissons en notre principal obstacle’, poursuit Marleen Boen. ‘Ce n’est pas dans cette zone que nous nous réalisons pleinement. Par conséquent, afin de cerner et d’éliminer notre propre saboteur, nous devons avoir recours à l’observation de soi. Chaque fois que nous voyons un saboteur surgir, essayons d’identifier le type de saboteur dont il s’agit. Nous possédons tous un saboteur de prédilection qui se cache en nous et va à l’encontre des réponses évasives, limites vagues ou nous-même-
Aller à l’encontre de est, par ailleurs, à prendre ici au sens littéral. Saviez-vous, d’autre part, que le manque de sommeil est le moyen le plus connu du saboteur ? Surtout lorsque le manque de sommeil devient chronique, il exerce un impact direct sur votre bien-être. Il provoque frustrations et déceptions, ce qui affaiblit la force de votre égo. Vous refusez la limite de votre biorythme sur la base que VOUS pouvez le faire. Un autre moyen de sabotage de prédilection est de sauter le lunch afin de continuer à travailler, pensant que vous pouvez vous en passer, que vous n’en avez pas besoin ou que vous êtes plus résistant qu’un autre qui ne le fait pas.
…ET ALIMENTEZ CONSCIEMMENT VOTRE ÉGO DIFFÉREMMENT
Il ne suffit pas de démasquer le saboteur, bien que cette première étape soit nécessaire. Il vous faut ensuite alimenter consciemment votre égo de ce que nous appelons ‘l’alimentation spirituelle. Non, il ne s’agit pas d’un truc bizarre mais bien de vous donner de nouveaux défis qui correspondent à vos points forts et à votre véritable VOUS.
La réalisation concrète diffère pour chacun mais concerne toujours ce qui vous renforce en tant que personne. En ce qui me concerne, elle est liée à la lecture d’articles et de livres et le suivi de formations. Elle consiste à oser vous défier et continuer à semer de nouvelles semences tout au long de l’année. Ce n’est qu’alors que vous récolterez suffisamment et que vous vous retrouverez dans votre force d’égo. Car, il faut l’admettre, une force d’égo cultivée est bien mieux que de s’enfoncer. Et être en accord avec sa force d’égo est, et reste, la meilleure manière d’éliminer votre propre saboteur. Chaque jour. C’est ce que je souhaite à chacun d’entre vous’, conclut Marleen Boen.